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Une carte raster dans votre Garmin™

Les GPS de randonnée Garmin™ fonctionnent à l’aide de cartes vectorielles propriétaires spécifiquement fabriquées pour ces produits. Sans carte de la marque, votre GPS vous prive d’informations importantes.

Mais ceux qui ont modifié des TYP pour personnaliser l’affichage des cartes le savent bien, il est tout à fait possible d’afficher dans ces cartes vectorielles des bitmaps. En effet, les points qui localisent par exemple des lieux sont constitués par de petites images plus ou moins grandes, comme le montre cet exemple de localisation d’une mairie :

Il s’agit bien d’une image bitmap (composée de points) écrite sur une matrice de 16x16 points. Le maximum pour une image de ce type est néanmoins de 32x32 pixels. Néanmoins, imaginez :
 on divise une grande image raster [1] en petits morceaux
 on repère l’emplacement de chacun des morceaux
 on affiche ces morceaux au bon endroit et voilà que renaît la grande image. D’un point de vue informatique, ce n’est pas sorcier de fractionner une grande image. Ni de repositionner les morceaux au bon endroit.

Et Moagu y a pensé !

Sur la page d’accueil de Moagu, il est indiqué que le produit permet de charger des cartes topographiques au standard USGS [2] , des cartes aériennes ou des images satellite de type Google), des cartes papier scannées ... On peut faire plus, précise la doc mais faire afficher dans son GPS de randonnée la photo de sa mère vous recommandant de ne pas oublier une petite laine lors de votre balade, perso, je n’en vois pas l’intérêt.

Renseignements pris, le produit fonctionne sur un GPSmap 60Cx. Je décide de faire l’essai de Moagu. Une version de démo est disponible. Je choisis de partir d’une carte topo au 1/25000° que j’ai sur mon ordi. De plus, je l’avais calibrée avec CarteSurTable. Il s’agit d’une image BMP de 1696 x 2336 pixels (colonnes x lignes), scannée à 200 dpi, un fichier de 1.51 Mo. En fait, la surface totale du scanner. En voici un petit morceau (qui correspond grosso-modo à l’écran du GPS), j’y reviendrai :

© IGN

 A l’ouverture, Moagu me précise que c’est une version de démo. Je passe et clique sur le bouton Load map. Le système de projection de la carte doit être WGS84. J’ai utilisé le bon système ! La carte se charge rapidement.

 On me demande un fichier Worldfile. Qu’à cela ne tienne, un tour sur internet pour en savoir plus, je le constitue. Il contient uniquement 6 lignes ...

En fait, le standard n’est pas compliqué. GPSMapEdit, sur ce coup là, me donne un coup de pouce. Je retrouve les dimensions en kilomètres de l’image (5.32 x 7.43 km) et la distance pour un pixel (3.2 m/pixel).

Voici le fichier worldfile que j’ai utilisé :

Le logiciel m’indique les bonnes valeurs :

 Je précise au logiciel qu’il s’agit d’une image en couleur en cliquant sur Select Image Type

 Je choisis un niveau d’affichage GPS de 120m (Display level)

 Je donne un numéro d’identification de carte (Map ID number) en choisissant "12345678" et un nom de carte (Map name) "essai"

 Je clique sur le bouton Set Parameters pour envoyer toutes ces infos à Moagu.

Le logiciel va créer le code de la carte assez rapidement puis cGPSmapper va entré en jeu pour compiler la carte (bouton Compile Map). L’ordinateur mouline, vous pouvez aller faire autre chose !

Quand tout est fini, les fichiers BMP Garmin sont enregistrés sur le disque et le bouton d’envoi au GPS (Send GPS)devient actif

Perso, j’ai utilisé MapsetToolKit pour installer la carte d’essai dans MapSource®. Voila ce que ça donne :

A comparer avec l’extrait de carte papier ci dessus. L’optimisation, quand elle passe par là ...

Une balade s’imposait pour voir le résultat sur le terrain. Je règle le niveau de zoom du GPS afin que la carte soit lue correctement. En effet, seul le montant requis des données est utilisée à ce niveau d’affichage (zoom de 120m) ce qui accélère sensiblement la situation.

La version démo de Moagu limite la zone à une seule tuile, centrée sur la carte globale, d’un kilomètre de large environ. Pour faire des copies d’écran GPS, il faut trimballer l’ordinateur et se situer au milieu de la zone. Du sport,vous dis-je ...

Mon GPS a été un peu bousculé. Problème de vitesse d’affichage. Quantité d’infos à traiter ... Il n’a pas été prévu pour cela. L’auteur de l’application me confiait que la vitesse d’affichage initial était certainement le plus gros problème. En effet, c’est un peu long pour afficher la carte au départ mais après, ça marche si on se balade à pied ou en VTT à une vitesse modérée. Lorsque vous changez de direction, pour éviter que la carte ne se dessine à nouveau, il sera préférable de paramétrer votre GPS avec le "Nord en haut".

J’ai fait des essais avec des morceaux de cartes Google. gMapMaker m’a permis de capturer des extraits (tuiles). Le niveau de zoom Google devra être choisi judicieusement. J’ai choisi le niveau 16. Un pixel représente 1.7m. La tuile (à droite) a été traitée dans mon logiciel de dessin (renforcement du contraste, amélioration de la saturation, ...) afin que le résultat final soit meilleur.

La densité de l’info rend la lecture difficile sur le GPS. Lorsque les chemins ou sentiers ne sont pas bien vus par le satellite, la lecture n’est vraiment pas évidente. En dessous, des exemples dans lequels les éléments (chemins, chants, ...) sont contrastés donc facilement identifiables :

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En résumé, Moagu pourra être utilisé :
 pour se situer là où vous n’avez pas de cartes vectorielles, soit parce qu’elles n’existent pas, soit parce que vous ne trouvez pas la nécessité d’en acheter une pour une utilisation occasionnelle
 pour une balade dans laquelle la vitesse sera inférieure à 30 km/h. Une balade plaisir en fait !

clic2fois
bio

[1] Raster : fichier contenant des données stockées sous la forme d’ un ensemble de points (bitmap)

[2] USGS : US Geological Survey : une série de cartes topographiques à 1/24 000°